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ALucubrations
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15 juin 2011

Mouchoir sale

Je n'aime pas tourner dans la cuisine en me demandant ce que je peux manger. Je n'aime pas non plus les films qui me font chialer alors qu'ils sont même pas bien, faire tomber une cacahuète par terre alors que je viens de faire le ménage, oublier ce à quoi je pensais à l'instant, avoir laissé mon sac dans l'entrée et devoir retourner le chercher. Avoir super soif et en même temps super envie de pisser, me rendre compte que j'agite ma jambe compulsivement depuis dix minutes, avoir envie de créer sans avoir d'idée et envie de maki sans avoir de blé. Je n'aime pas l'idée d'être moyenne, celle de ne pas être à la hauteur, à la hauteur de quoi? je n'aime pas l'odeur de cigarette au lever.

J'envie l'autruche qui sait se cacher. J'envie la girafe qui sait s'élever.

Je me demande ce qu'est la solitude, finalement. Je veux tellement la combattre que je y ancre toutes mes racines et fiche les chtons aux effrontés qui m'approchent. Suis-moi je te fuis...
J'avais fait mes cartons seule, j'avais déménagé presque seule la première fois. Il n'y aura personne à ma crémaillère. J'angoisse de ne pas être assez, ou d'être trop peut-être, d'être à côté, d'être larguée. J'ai honte. D'être seule. Ou de me sentir seule? je ne me sens pas exister sans les autres, sans ma cour, sans mes bouées. Je ne suis objectivement pas seule, j'en veux toujours plus.

Je l'ai, lui, le Dieu dont je ne suis pas la disciple,
Je l'ai elle, l'oreille un peu folle, sur le chemin de son moi,
Je les ai, tous les deux, la prolongation de mes doigts, mes quatrières phalanges, auxquels je tiens comme à cette tache dépigmentée sur mon torse,
Et j'ai des électrons, libres, qui vont qui viennent et que j'aimerais voir et aimer plus...

Je me sens seule dans mes désirs, manger des makis à deux sur un lit défait un soir de semaine, tard, un mot laissé dans ma poche, une visite surprise, une visite tout court, un courrier dans ma boîte aux lettres, une invitation. Un désir de vélo dans la nuit de Paris, de sport à s'en écrouler de fatigue, une photo de mes fesses bleues avant qu'elles ne se normalisent, des dessins sur mon corps, et tellement, tellement de choses qui ne sont pas, qui me crèvent et me soudent à mon île déserte où seules poussent les mauvaises herbes de la culpabilité, de l'angoisse et de la frustration.

Mes mots sont des sables mouvants qui étouffent mon moral. Il est temps de dormir sur mes idées.

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Commentaires
F
C'est une question de point de vue, il n'est surtout pas le temps de dormir dessus !<br /> <br /> Par contre, je te rejoins sur les makis. Au blé, ca doit être dégueulasse...
G
vivement le jour ou ta jambe arrêtera enfin de s'agiter...
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