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ALucubrations
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4 septembre 2011

Mon école en danger

Après un été dans le flou quant au poste occupé à la rentrée, j'ai été affectée lundi 29 août sur une école parisienne.

"Je n'ai jamais vu ça", "L'école a implosé l'année dernière", "Préparez-vous à prendre des coups"... voilà comment ont été accueillis les 9 nouveaux enseignants sur une équipe de 11, par les conseillères pédagogiques de la circonscription, les membres du RASED au complet et la psy de la cellule de crise du rectorat. Pourtant, aucun de nous n'est parti en courant. On a travaillé ensemble pendant 4 jours pour que tout se passe au mieux lundi.

Le jour de la rentrée est un moment clé pour planter le décor de l'année. Il faut que l'équipe pédagogique dans son ensemble soit ferme, sécurisante et cohérente. Le déroulement de l'année scolaire entière dépend en grande partie de ce jour-là.

Malgré le contexte difficile, tout se présentait bien. L'inspection de circonscription et l'inspection académique nous ont envoyé des personnes qualifiées pour nous donner des conseils, pour nous soutenir, pour nous aider à construire un système de sanctions cohérent. Surtout, l'Inspection académique s'est engagée en juin à conserver les dix classes pour garantir de petits effectifs, même si le seuil de fermeture de classe était franchi. L'objectif final étant d'aider l'école à repartir sur de bonnes bases, dans une ambiance détendue dans les classes et dans les cours.

Ce vendredi 2 septembre, 19h, on nous annonce une fermeture de classe. Les élèves seront répartis non plus sur 10 classes mais sur 9.

Le nombre moyen d'élèves par classe (18) justifiait une fermeture. Néanmoins... comment penser que l'équipe puisse assurer une rentrée sereine sans connaître la structure pédagogique (quelles classes, quels effectifs, quelle composition) au matin du premier jour? Quelle perversité a mené l’inspection académique à nous offrir l’illusion d’une rentrée apaisée pour revenir sur ses garanties au dernier moment ?

Le contexte de cette école méritait une réelle attention, nous voilà dans la pire situation possible. L'équipe est complètement déstabilisée. A l’heure qu’il est, nous ne savons pas quelles classes composeront l’école lundi matin. Qu’allons-nous dire aux enfants et aux parents à leur arrivée ? Qu’allons-nous faire de cette journée censée déterminante dans cet environnement déjà secoué ?

Une délégation de directeurs et de représentants syndicaux sera reçue mercredi matin par l'inspecteur de l'académie. En attendant...

Les enfants ne méritent pas ce que l'Education Nationale leur fait subir. Et nous non plus.

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Commentaires
V
HONTEUX ! C'est tout ce que j'ai à dire ! Je vois que les rentrées sont difficiles un peu partout malgré les promesses...Mais, quand en plus les promesses ne sont pas tenues...
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