Comme un poisson dans le porto

Paris aussi peut être calme et paisible, ronronnement de machine à pain... une onde douce au creux du cou... les cris des affreux mignons que j'aime tant le mercredi... des mamans qui grondent, des papas qui appellent, la nounou qui s'en tamponne le coquillard des faits et gestes du chérubin qui lui paie sa bière du samedi soir... échanges de textos derrière des lunettes opaques quand il lance son ballon et court loin le rattraper... je veille. Les vacances approchent et l'heure du goûter aussi, les froissement, bruissement, frémissements des emballages, déballages, bercent mon coeur d'une douceur qui m'étonne... les tourments s'apaisent... les tensions se sont envolées avec des ballons rouges emplis d'hélium dans les sphères éthérées, mordorées, des mes roses pensées. La fraîcheur de l'herbe me rattache à la terre, et mes pieds nus sur les dépouilles de fleurs blanches. Enivrante plénitude née de la satiété des sens.