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ALucubrations
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4 juin 2011

Rilax

Ici, c'est l'ailleurs. 4 salles de bains en Île de FRance, une maison dans la forêt. Les chenilles dans la salade, la grenouille à l'orée du salon qui coasse, qui coasse, qui accompagne le coucou et le vieux jazz à l'odeur de poussière. Les flammes  donnent aux visages et aux rires la couleur orangée des feux de camps scouts. Mêmes short, mêmes chapeaux d'Indiana Jones. C'est sa famille.

Je suis perdue dans cet environnement incP1110509onnu, je suis à l'affût, je guette mes repères, reste sur mes gardes. La famille, dans mon univers de référence, est un danger. Je me retrouve ici avec des gens simples. 

Cet univers m'est hostile tout en m'étant doux, je passe de la sérénité savourée à la méfiance profonde d'une situation qui ne peut qu'être mirage. Ignace commence à darder ses dents rouges sous ses yeux exorbités et il me rassure. Un écorché vif. Seuls les moustiques et la tante me piquent, je concentre sur eux ma haine errante qui ne sait plus où se coller. C'est perturbant.

Ici, les fugaces coquelicots poussent encore dans les champs de blés, et la forêt est sauvage contre la maison. Les fraises des bois viennent sucrer nos langues, et l'herbe pousse entre les dalles. Je plante la tante et son pari de me pourrir, je m'envole. De temps à autre une claque cingle mes oreilles, la culpabilité d'être mauvaise fille, le reproche d'être mauvaise amie, le regret de ne pas être ailleurs, de ne pas être assez, de ne pas être autre. Les claques me surprennent et me plongent dans l'attente. D'une reconnaissance. Quand j'arrêterai d'exister pour que les autres me voient...

Mes pensées volent de toutes parst comme un papillon de nuit dans une pièce éclairée, jour, nuit, jour, nuit, je panique comme lui de ne pas trouver mes nocifs, mes repères, mes remères, je vacille sur ce sol mouvant qu'est la bienveillance omniprésente et j'ai hâte de retrouver mon cocon bien connu de la souffrance et de la colère. Et mes regrets, mes regrets, de ne pas voir mes gens de 60 ans bien, actifs, pleins de projets et d'envie, pleins de vie. J'en rage et j'en crie. C'est le torrent tumultueux de mes entrailles qui fait mousser mes douleurs. AU secours.

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