Ptérodactylo

Je suis un peu paumée, ce soir, celui d'un grand week end.

Bonne journée. 18 élèves, un bonheur.
De la peinture. De la culture. Des enfants qui apprennent, qui questionnent, qui avancent.
De grasses fajitas au déjeuner. Un sentiment de plénitude en finissant ma peinture, à moi. Elle est belle. Je l'ai laissée sécher sur le tableau.

Et puis, et puis, je rentre et mon moral glisse le long de mes jambes, comme le pipi sur celles de Victor qui m'a jeté ses yeux bleus en sanglotant: "Je n'ai pas pu me retenir"... je n'ai pas pu me retenir non plus, et ma vessie lacrimale se vide sur mes joues. D'une vaste prison imite les barreaux. Je devrais continuer à créer pour garder dans mes entrailles cette fierté qu'est celle de m'exprimer autrement qu'en me plaignant. Mettre un bouchon à mes orifices dégoulinants et gratouiller mes idées enterrées. Aller au-delà de mes parents, stopper mon mal de foi, dépasser mes attentes quant aux autres pour m'attarder sur ce que je peux attendre de moi, cracher sur mes déceptions nées d'espoirs démesurés. Avoir confiance en moi. Attendre moins des autres. Ils ne viendront pas. Ils n'appelleront pas.