Zuckerman enchaîné - Philip Roth

Après avoir lu Un homme d'une rare finesse, je m'attaque au "cycle Zuckerman" en poche, 740 pages écrites en tout petit... deux semaines et 636 pages plus tard, j'ai lu les 3 premières parties, tant bien que mal je l'avoue. Rapidement:

L'écrivain fantôme
Premier volet de la saga. Nathan Zuckerman est jeune auteur plein d'ambition, vient d'écrire une nouvelle basée sur une histoire de famille qui remue dans les brancards. S'en tamponne le coquillard. Visite son idole, vieux misanthrope fanatique et psychorigide, exilé, exclavagisant femme et étudiante énamourée.

Zuckerman délivré
Quelques années plus tard, devenu auteur à succès. Il fait fureur avec un roman dont l'anti-héros juif critique sa propre culture - Zuckerman insiste sur la confusion personnage/auteur à éviter. Il croise un taré du bulbe qui le harcèle et son père meurt en le traitant de salaud. Questionnements.

La leçon d'anatomie
Période creuse pour Zuckerman, il s'invente une douleur insurmontable qu'il traîne chez tous les spécialistes et traite d'anti-douleurs carabinés, de drogue, d'alcool et de femmes.

Je ne sais pas ce qui m'a poussée à lire jusque là... Roth utilise une écriture cynique et détachée pour dresser le portrait d'un homme qui l'est tout autant. Complètement obsédé par sa culture juive sur laquelle il tape sans arrêt, il part dans des envolées lyriques incompréhensibles, voire sans intérêt aucun.
Après lecture de la bio de Roth, on dirait qu'il a écrit la biographie de son biographe. Etrange. Quoi qu'il en soit, ce genre de bouquin m'est complètement hermétique, et s'adresse, je crois, à un public érudit, élitiste et gargarisant. J'aime le talent des jongleries littéraires modestes, l'auteur de qualité n'a pas besoin de fioritures pour faire vivre ses mots. Ici, Roth n'est pas à ma portée et me laisse complètement froide.